- Frédéric METZ a écrit:
.... Pour moi on s'éloigne de l'astrophoto ... pour aller vers l'art. C'est une vu d'artiste de M42,et pas une vue scientifique ou "astronomique" ....
On peu appeler pas comme ça, nous les photographes, ne sommes nous pas artistes, souvent on entend des louanges comme "C'est du grand art"
"
ce n'est pas une vue scientifique" Le remaniement des niveaux n'a certes pas de valeur photométrique, dans ce domaine c'est à proscrire.
Mais c'est une pratique courante pour nous révéler les objets dans toute leur étendue. Il existe des algorithmes normalisés, scientifiquement ça s'appelle simplement un ré calibrage des valeurs. Cherche par exemple l'explication de la notion asinh pour le traitement d'image Iris.
La ou l'étendue des niveaux dépasse la possibilité de les représenter dans leur totalité c'est la qu'intervient le travail de l'adaptation des niveaux.
Nos propres yeux nous effectuent cette tricherie on recombinant plusieurs aperçus en une seule image lorsque leur capacité de distinguer toutes les nuances est dépassée. L'iris de l’œil s'adapte tantôt aux nuances lumineuses, tantôt aux nuances sombres et le cerveau assemble toutes ces informations. D’où la fatigue visuelle ressentie lorsque on regarde la lune à l’oculaire, on fini par mettre un filtre pour atténuer cette lumière agressive qui force nos yeux à ce tour de passe.
Le côté artistique de la personne qui fait le traitement de l'image c'est justement le travail de nous montrer toutes les nuances d'un objet. Sinon c'est impossible d'admirer à la fois le centre d'une galaxie et ces spires.
Tout n'est que question de vision, ou est la vraie vision? Est-ce celle qui est donné aux humains! Est c'est ne pas légitime de donner un coup de pousse aux limites de notre perception? N'utilisons nous pas des télescopes ou tout autre outil pour dépasser nos limités. Le traitement photo n'en est qu'un outil parmi d'autres et tant que ce ne sont pas des artefacts qu'on induit, on ne s’éloigne pas de l’astrophotographie. C'est la que réside l'art de l'astrophotographie.
Mais ce n'est pas toujours facile à digérer, les photos à bande étroite en fausses couleurs me ré-pulsent souvent à cause de leur aspect inhabituel. Mais au final ce qui compte, c'est information qui est représenté. Cette M42 initialement m'a incité à crier "sur-traitement", "saturation", 'contraste", mais au final, devant la finesse et la fidélité des détails, je tire mon chapeau.